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3. Vous serez à la tête du service de garantie et aurez la charge de
surveiller et de renforcer les politiques de prêt. Quelle est, selon
vous, l’importance de ce service au sein du cadre opérationnel de la
Banque ?
Toutes les organisations doivent composer avec un certain degré et
type de risque. La gestion des risques dans le domaine bancaire a
beaucoup évolué lors des dix dernières années. La législation issue de
la crise financière mondiale a entraîné une vague de changements et la
mutation des fonctions traditionnelles associées au risque.
En fait, le récent rapport McKinsey sur la gestion des risques suggère
que ce domaine connaîtra des changements encore plus radicaux au
cours de la prochaine décennie et encourage les banques à commencer,
dès maintenant, à prendre des initiatives à cet égard. Des initiatives
telles que la numérisation des processus de garantie, l’utilisation de
techniques d’apprentissage automatique et la génération de rapports
interactifs sur les risques.
Concernant les marchés intérieurs, certains processus de garantie
peuvent être automatisés mais s‘agissant des marchés internationaux,
l’analyse doit se faire au cas par cas.
4. Vous avez eu le temps de prendre la mesure des défis posés en
matière de politique de gestion du crédit à la Banque. Quelles sont
vos observations ?
À quoi ressembleront les fonctions risque de la Banque dans quelques
années, et comment les crises financières et évolutions technologiques
auront-elles modifié la gestion des risques ? Nul ne peut le dire avec
précision. Je crois qu’il faut continuer à investir dans le renforcement
de nos cultures du risque et impliquer davantage nos conseils dans la
prise de décisions clés concernant les risques.
Au niveau des opérations, la réactivité demeure problématique car
c’est la concurrence à l’échelle internationale qui dicte la voie à suivre.
À travers une automatisation avancée des systèmes, je pense que nous
pouvons améliorer la production ainsi que la performance de manière
conséquente.
5. Comment gérez-vous les risques liés à l’octroi des prêts en Afrique ?
La première étape consiste à identifier les facteurs de risque associés à
chaque opération de prêt.
Nous avons mis en place plusieurs politiques, procédures et systèmes
de contrôle pour réduire et maintenir l’exposition aux risques tels que
les taux d’intérêt, les risques de change, de liquidité, juridiques et
opérationnels, dans les limites de risque approuvées.
La Banque continue à faire preuve de prudence en matière de risque de
crédit à travers une évaluation rigoureuse de ses politiques de gestion
de l’exposition. Chaque emprunteur éligible se voit attribué une limite
d’exposition par la Banque, qui reflète la cote de risque du pays, et cette
notation est utilisée pour déterminer les plafonds de crédit viables.
6. LerôleduDirecteurdecrédit (CCO) aévoluépourprendreaujourd’hui
une dimension stratégique au sein de l’organisation. Le pensez-vous
aussi ?
Il s’agit d’une fonction clé qui fait partie intégrante de l’équipe dirigeante
dans de nombreuses organisations souhaitant instaurer une forte culture
institutionnelle de crédit. Les attentes en matière de réglementation
continuent d’augmenter, au niveau interne comme international, ce qui
met davantage l’accent sur la capacité de chaque institution à faire face
à la prochaine crise éventuelle.
La Banque des règlements internationaux (BRI), toujours à la poursuite
d’une stabilité monétaire et financière mondiale, favorise la coopération
internationale dans ces domaines et agit comme une banque pour les
banques centrales. De plus, la stabilité monétaire et financière constitue
le préalable indispensable à une croissance économique soutenue et
une prospérité durable.